Le Conseil National de la Recherche Scientifique (CNRS-L) et l’Ambassade de France au Liban, lancent un appel pluridisciplinaire portant sur l’état de l’enseignement supérieur et de la recherche au Liban en temps de crise.
1. Objectifs de l’appel
Conçu comme un appel à la mobilisation d’expertise et comme un programme de type « recherche/action », cet appel a pour but de mobiliser les chercheurs autour de thématiques définies ci-après qui permettent de dresser un point d’étape du secteur de l’enseignement supérieur et la recherche au Liban (ESR), après plus de trois années de crises multiples qui ont affecté les acteurs de ce secteur dans différents aspects de leurs missions. Les projets financés dans le cadre de cet appel devront contribuer à la compréhension globale et holistique des dynamiques à l’œuvre et des enjeux au sein de l’ESR libanais et permettre ainsi de mieux orienter les futures actions des différents opérateurs nationaux et internationaux œuvrant dans le secteur de l’ESR.
2. Thématiques de l’appel
Trois principaux axes de recherche ont été identifiés, tout en ouvrant aux porteurs des projets la possibilité d’aborder ces thématiques sous différents prismes ou d’y ajouter d’autres composantes.
1/ État des lieux de l’ESR et de ses acteurs au Liban : quelles sont les conséquences majeures des crises de ces dernières années et quelles sont les mesures mises en place par les établissements pour y faire face ? Quelles sont les conséquences de la dollarisation des frais de scolarité en cette rentrée (abandon des études supérieures, désinscription de certains établissements au profit d’autres moins onéreux, départ pour l’étranger, etc.) ? Quelles sont les conséquences au niveau de l’exode des cadres académiques et scientifiques ? Quel impact de la crise sur les capacités de recherche des universités et sur les infrastructures de recherche ? Quelles réorientations éventuelles ont été impulsées par les universités et quelles modifications ont été apportées à leur orientation d’établissement ? Principaux enjeux et perspectives pour ces établissements dans les années à venir, etc.
2/ La mobilité internationale étudiante et scientifique, étude des dynamiques et des évolutions en cours (approche comparative) : la France reste la première destination des étudiants libanais en mobilité. Cependant, quelles sont les autres destinations choisies par les étudiants libanais et les tendances à l’œuvre (évolution des mobilités vers la France et concurrences) ? Quels sont les critères déterminants dans le choix du pays de destination ? À quel moment du cycle de formation ce choix s’opère-t-il et un/des membre(s) du foyer surdétermine(nt)-il(s) ce choix ? Dans quelle mesure les profils académiques/sociologiques/économiques influencent-ils ce choix de mobilité (quel lien entre la scolarisation en école francophone et la destination France) ? Quels sont les bailleurs internationaux particulièrement actifs sur la question de la mobilité internationale au Liban ? Qu’en est-il des courtes mobilités des chercheurs ? Quel impact sur le choix des doctorants et sur les thèses en codirection et cotutelle ?
3/ La formation professionnelle et technique : Trois aspects seront plus particulièrement ciblés : l’offre existante, la demande du public et les besoins du marché. Quel est le profil des étudiants ayant fait le choix de suivre une formation professionnelle ? Quel marché (débouchés) pour ces formations ? Quels sont les chiffres de l’insertion professionnelle des jeunes diplômés ? Comment les établissements d’enseignement supérieur abordent-ils la professionnalisation de leur offre (états des lieux des initiatives déjà prises et perspectives) ? Y-a-t-il une réflexion intra et interinstitutionnelle autour de la transformation de l’offre en lien avec les demandes du marché local, régional et international ? etc.
L’appel est publié en français mais les propositions soumises pourront être formulées en français ou en anglais.
3. Conception des projets
Chaque projet soumis doit couvrir une composante de l’appel pluridisciplinaire global, mêlant notamment des aspects d’ordre sociologiques, économiques, mais aussi de type managérial et statistique, ce qui devra permettre d’avoir une vision globale des enjeux et des dynamiques à l’œuvre au sein de l’enseignement supérieur et de la recherche au Liban. Un repérage des sources de données primaires et secondaires disponibles ainsi qu’une revue du corpus bibliographique existant précédera le travail d’enquête. Des outils de recherche qualitative et quantitative seront mobilisés. Les projets devront également adopter une approche comparative en lien avec la crise et ses répercussions.
4. Composition des équipes
Cet appel financera des équipes de recherche composées chacune d’au moins trois personnes, dont le porteur de projet (PP) devra être un chercheur du milieu de l’ESR. Ces équipes devront impérativement être pluridisciplinaires et devront couvrir, de préférence, un des trois axes thématiques de l’appel. Une priorité sera donnée aux consortiums impliquant plusieurs universités et/ou centres de recherche (libanais) et aux équipes mobilisant des jeunes chercheurs et/ou des étudiants. L’implication de partenaires non-académiques est également possible.
5. Budget :
Le budget total d’un projet ne pourra pas dépasser 15 000 euros. La gratification du personnel représentera 80 à 90% de la totalité du budget, tandis que les 10 à 20% restant seront consacrés aux frais d’exécution du projet. La gratification ne pourra pas dépasser 5 000 euros par personne.
6. Calendrier
La durée totale du projet sera d’environ 11 mois, dont 8 mois dédiés à la réalisation des projets.
Les dossiers de candidature doivent être envoyés à [email protected] et [email protected] avant le 10 février 2023 (Cliquez pour télécharger le formulaire de candidature).